La psychothérapie d'inspiration jungienne change de cadre, elle quitte le divan pour un entretien en face à face. L'attitude du psychopraticien (ou psychothérapeute) est cette fois-ci visible, ce dernier renvoie une image d'ordre parentale de nature sécurisante et structurante, il pose des questions, écoute aussi.
Pour cheminer dans cet exploration de lui-même, le patient parle, verbalise ses doutes, ses questionnements, évoque ses rêves et ses lapsus, librement.
A l'identique de la psychanalyse dont il reprend les concepts, le travail du psychopraticien porte sur l'inconscient, les structures du passé et l'interprétation du matériel verbal proposé par le patient. Les interprétations et l'image renvoyées par le psychopraticien sont les outils fondamentaux de la pratique durant la séance. En revanche elle se différencie de la psychanalyse sur les points suivants :
- Le face à face, qui définit une nouvelle relation patient thérapeute non plus dans la neutralité absolue classique, mais dans la bienveillance ;
- Le transfert peut avoir lieu, mais il ne fait plus l'objet d'une interprétation systématique ; On voit assez souvent une identification faite au thérapeute (image parentale indulgente, bienveillante, sécurisante …) ;
- Un dispositif de paroles est créé par le thérapeute permettant aux affects douloureux, aux conflits ou aux fantasmes de trouver une modalité d'expression. C'est la verbalisation qui en elle-même est thérapeutique, le travail qu'elle sous-tend et enfin l'interprétation éventuelle du thérapeute.
Réglé sur l’image d’équilibre renvoyée par le psychopraticien, la personne qui consulte prend progressivement une meilleure maîtrise d'elle-même et apprendra par la suite à gérer ses conflits intérieurs.
La psychothérapie analytique a donc pour but la compréhension de l’origine du symptôme par le verbe, et permet à l’énergie immobilisée par les conflits inconscients, de se remettre à circuler. La relation de transfert mis en place entre le consultant et le psychopraticien en sera la base. Cela dit elle n’a pas l’ambition de dénouer le conflit essentiel sur lequel le consultant troublé axe l'organisation de sa vie. En outre, elle permet de bénéficier d’un équilibre relatif, de s’accommoder de ses particularités et cela même si elles restent marquées d’un signe névrotique ou psychotique.